Le Journal de l’American Medical Association a publié dès 1996 des résultats alarmants sur les effets des médicaments hypocholestérolémiants, comme les statines et les fibrates, chez les animaux de laboratoire. Ces recherches ont révélé un risque accru de cancer chez les rongeurs exposés à des doses comparables à celles administrées chez l’humain. Si les études humaines ont depuis tenté de tempérer ces conclusions, le doute persiste quant à la réelle innocuité de ces molécules.
En analysant plus en profondeur les mécanismes d’action des statines, on comprend mieux pourquoi elles peuvent être délétères. Elles inhibent une enzyme clé dans la production de cholestérol par le foie, mais ce faisant, elles perturbent également d’autres fonctions biologiques essentielles. Le cholestérol, souvent diabolisé, joue pourtant un rôle fondamental dans notre organisme. Il est un composant majeur des membranes cellulaires, il participe à la fabrication des hormones sexuelles (œstrogènes, testostérone), des hormones surrénaliennes, et il est indispensable à la production de vitamine D. Le cerveau, organe gras par excellence, a lui aussi besoin de cholestérol pour fonctionner correctement. Des niveaux trop faibles peuvent entraîner des pertes de mémoire, de la confusion, de l’anxiété, voire des symptômes de type Alzheimer.
Le Dr Stephen Sinatra, cardiologue reconnu et défenseur d’une approche naturelle de la santé cardiaque, souligne que des taux de cholestérol trop bas peuvent être plus dangereux que des taux modérément élevés. Il cite notamment l’étude MRFIT, une des plus vastes jamais réalisées dans le domaine, qui a montré que les hommes dont le cholestérol était très bas présentaient un risque plus élevé d’AVC hémorragique. Cette donnée contredit l’idée simpliste selon laquelle moins de cholestérol équivaut automatiquement à une meilleure santé. Au contraire, cela confirme que l’organisme a besoin d’un certain équilibre, et que forcer artificiellement les taux de cholestérol vers le bas peut provoquer des déséquilibres graves.
En parallèle, plusieurs chercheurs et médecins remettent en question le dogme selon lequel le cholestérol alimentaire serait directement responsable des maladies cardiovasculaires. Le Dr Aseem Malhotra, cardiologue britannique, insiste sur l’importance d’un mode de vie sain : une alimentation équilibrée, une activité physique régulière, un bon sommeil, la gestion du stress. Tous ces éléments ont un impact bien plus significatif sur la santé cardiovasculaire que la prise de médicaments. Il affirme que les effets positifs d’un changement de mode de vie sont durables, profonds et sans effets secondaires, contrairement aux traitements médicamenteux.
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